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« Les petits Nambikwara ignorent les jeux. Parfois ils confectionnent des objets de paille enroulée ou tressée, mais ils ne connaissent d’autre distraction que les luttes ou les tours qu’ils se font mutuellement, et mènent une existence calquée sur celle des adultes. Les fillettes apprennent à filer, traînent, rient et dorment; les garçonnets commencent plus tard à tirer avec de petits arcs et à s’initier aux travaux masculins, (à huit ou dix ans). Mais les uns et les autres prennent très rapidement conscience du problème fondamental et parfois tragique de la vie nambikwara, celui de la nourriture, et du rôle actif qu’on attend d’eux. Ils collaborent aux expéditions de cueillette et de ramassage avec beaucoup d’enthousiasme. En période de disette il n’est pas rare de les voir chercher leur nourriture autour du campement, s’exerçant à déterrer des racines, ou marchant dans l’herbe sur la pointe des pieds, un grand rameau effeuillé à la main, pour assommer des sauterelles. Les fillettes savent quelle part est dévolue aux femmes dans la vie économique de la tribu, et sont impatientes de s’en rendre dignes. »
Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, Plon, 1955, p. 333.

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Page mise à jour le 29 juin 2012 à 20h03