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Travail

À quoi ressemblerait un monde sans travail?



Réalités (passé et présent)

Ne pas travailler - au sens de «ne pas fournir d’effort pour satisfaire ses besoins» - relève soit de l’exploitation d’autrui, soit d’un dénuement volontaire ou subi. Dans certains contextes, l’environnement permet de réduire au minimum le temps réservé à cette activité. Ainsi, certaines sociétés traditionnelles de chasseurs-cueilleurs, comme les Bochimans, ne consacrent que deux à quatre heures par jour à assurer l’ensemble de leurs besoins1.

Au XVIe siècle, les familistes encourageaient l’oisiveté, l’amour mystique et spirituel et la liberté des corps.

Faire travailler les autres

Il faudrait ici un bref historique de l’exploitation de l’homme par l’homme.

Laisser travailler les autres

À toutes époques, des individus ou des groupes d’individus ont préféré la pauvreté au travail. C’est par exemple le cas des ordres mendiants au moyen-âge. Ainsi les bégards et les béguines, outre leur désir de se consacrer à leur dévotion, affirmaient un véritable refus du travail obligatoire.

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Mythes, théories et fictions

De nombreux mythes évoquent une existence sans travail. Ainsi ceux de l’âge d’or, puis du jardin d’Eden. Ce dernier sera quitté par Adam et Êve, après qu’ils aient commis le «pêché originel». Le travail apparaît alors comme une punition perpétuelle: à l’oisiveté initiale, succède une éternité de labeur durant laquelle l’homme doit péniblement tirer du sol sa subsistance2.
Le mythe du pays de Cocagne y ajoute des vertus inversées: plus on dort et plus on y gagne.

Certains auteurs ont cru retrouver le jardin d’Eden sous les tropiques. Notamment Bougainville, lorsqu’il décrit Tahiti dans son Voyage autour du monde (1771).

Mais depuis l’avènement du salariat (qui a permis la quantification du travail au moyen du temps), les penseurs politiques de tous bords n’ont cessé de glorifier le travail. L’idée selon laquelle l’individu se réalise et s’épanouit grâce à lui est ainsi partagée par Saint-Simon3, par Marx4 ou même par Fourier5. De rares voix s’interrogent ou s’élèvent contre ce culte, dont Paul Lafargue, avec son Droit à la paresse (1880), ou Arthur Rimbaud (lire la citation). Plus récemment, les situationnistes en formuleront la critique. Ainsi, à Paris en 1952, Guy Debord inscrit sur un mur, rue de Seine: «NE TRAVAILLEZ JAMAIS».

À défaut d’un monde sans travail, un monde qui ne serait pas centré sur le travail est imaginable. L’absence de division du travail est également une possibilité.

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1 Marshall Sahlins, Âge de Pierre, âge d’abondance, 1976 (↑)

2 Genèse 3. 17–19 (↑)

3 «L’homme doit travailler. L’homme le plus heureux est celui qui travaille. La famille la plus heureuse est celle dont tous les membres emploient utilement leur temps. La nation la plus heureuse est celle dans laquelle il y le moins de désœuvrés. L’humanité jouirait de tout le bonheur auquel elle peut prétendre s’il n’y avait pas d’Oisif». Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon, Introduction aux travaux scientifiques du XIXe siècle, 1807 (↑)

4 Si Karl Marx formule une critique du travail aliéné, il n’en considère pas moins que le «vrai» travail est l’essence de l’homme. Il ira même jusqu’à préconiser, dans Le Manifeste du Parti communiste (1847) de rendre le travail obligatoire pour tous. (↑)

5 Chez Charles Fourier, les phalanstères dans lesquels les individus échappent à la tyrannie d’un travail ennuyeux et monotone, visent à rendre le travail agréable et l’industrie attrayante. «On y verra nos oisifs, même les petites maîtresses, être sur pied dès quatre heures du matin, en hiver comme en été, pour se livrer avec ardeur aux travaux utiles.» Le Nouveau Monde industriel et sociétaire, 1830 (↑)


Contributions libres

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Bibliographie

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Page mise à jour le 28 juin 2013 à 07h48