Si les mille enfants de la cité appartiennent à chaque citoyen, non pas comme issus de lui, mais comme tous nés, sans qu’on y puisse faire de distinction, de tels ou tels, tous se soucieront également peu de ces enfants-là. D’un enfant qui réussit chacun dira : « C’est le mien ; » et s’il ne réussit pas, on dira, à quelques parents d’ailleurs que se rapporte son origine, d’après le chiffre de son inscription : « C’est le mien, ou celui de tout autre. » Mêmes allégations, mêmes doutes pour les mille enfants et plus que l’État peut renfermer, puisqu’il sera également impossible de savoir et de qui l’enfant est né, et s’il a vécu après sa naissance.
Aristote, Le Politique, Livre II, paragraphe 11