«— Et donc les rejetons qui naissent sont à chaque fois pris en charge par les organes dirigeants institués pour cela, constitués soit d’hommes soit de femmes, soit des uns et des autres, puisque puisque les charges de direction sont, n’est-ce pas, communes aux femmes et aux hommes.
— Oui.
— Recevant donc les rejetons des hommes de valeur, ils les porteront dans l’enclos auprès de certaines femmes chargées de l’élevage, qui habiteront à part, dans une certaine partie de la cité. Quant aux rejetons de hommes de peu de valeur, et chaque fois que chez les premiers naîtra quelque rejeton disgracié, ils les dissimuleront dans un lieu qu’il ne faut ni nommer ni voir, comme il convient.
— Il le faut, dit-il, si l’on veut que la race des gardiens soit pure.
— Donc ces gens prendront soin aussi de l’élevage des enfants, en amenant les mères à l’enclos au moment où leur lait leur vient, et en mettant en œuvre tous les moyen pour qu’aucune ne reconnaisse celui qui est d’elle.»
Platon, La République, Livre V, 460b-d (dialogue entre Socrate et Glaucon)