L’île d’Utopie de Thomas More
L’ouvrage Utopia de Thomas More est une satire de l’Angleterre pré-capitaliste du 16e siècle. Thomas More s’y indigne contre la naissance du système d’enclosure, responsable de l’appauvrissement de la population rurale anglaise : les terres à usage collectif ont été converties par des riches propriétaires fonciers en pâturages pour moutons (au profit de l’industrie lainière). Pour illustrer son propos, Thomas More décrit une île idéale, Utopie, composée de 54 villes aux structures identiques. Les habitants d’Utopie ont abolie la propriété privée, au profit de la propriété collective. L’échange marchand y est également banni. L’habitat est réparti de manière aléatoire (par tirage au sort) et temporaire (chaque famille déménage tous les 10 ans). Les principales ressources sont les denrées agricoles, dont la redistribution s’effectue de façon équitable entre les villes, par l’intermédiaire de décision du Sénat (qui compte 3 députés par ville). Chaque habitant doit effectuer un service agricole obligatoire d’une durée de deux ans pour contribuer à la production de l’île. Ainsi, pour Thomas More, la propriété privée et l’argent sont deux maux desquels il faudrait libérer la société afin de tendre vers cet idéal.